Les femmes ont toujours joué un rôle important dans la société et leur contribution au progrès économique, social et culturel est indéniable. Cependant, l’inégalité entre les sexes, la discrimination et le manque de légitimités ont entravé leur pleine participation au processus de croissance. Ces dernières années, l’importance de l’autonomisation des femmes pour le développement durable a été de plus en plus reconnue. Dans la plupart des pays, les filles et les femmes reçoivent une bonne éducation, vivent plus longtemps, obtiennent de meilleurs emplois et acquièrent des droits. Cependant, de grands déséquilibres subsistent. Le risque de mortalité des femmes est plus élevé dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire. Presque partout dans le monde, elles gagnent moins, ont moins de circonstances favorables et moins de chance de décider de leur sort.
L’autonomisation des femmes, c’est leur permettre d’atteindre leur plein potentiel et de contribuer au progrès de la société. Il s’agit aussi de poursuivre la lutte contre les inégalités entre les sexes afin de garantir un accès égal à l’éducation, à la santé, et à l’emploi. Des femmes autonomes peuvent corriger le niveau de vie de leur famille, contribuer à la croissance économique et promouvoir la justice sociale.
Investir dans l’éducation des femmes est essentiel pour l’amélioration de leur condition. Cela implique de meilleures opportunités d’emploi et des rémunérations plus élevés. Elles ont ainsi plus facilement accès à une activité génératrice de revenus, et pour chaque année passée sur les bancs d’école les revenus futurs augmentent de 10 à 20 %. Dans l’enseignement primaire, la discrimination régresse fortement et elle diminue progressivement dans l’enseignement secondaire. Malgré cette évolution, selon le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), qui collecte des fonds pour soutenir l’éducation dans environ 70 pays en développement, il est reporté que 130 millions de filles ne sont toujours pas scolarisées. Ce qui conduit à des taux plus élevés d’illettrisme et de mariage précoce, ainsi qu’à un plus grand risque de morbidité et de mortalité. Une femme éduquée devient actrice du changement dans sa communauté. D’une part, elle comprend l’intérêt d’éduquer ses enfants et notamment ses filles. D’autre part, l’éducation de la population féminine stimule la productivité d’un pays et la croissance économique. En moyenne, le manque à gagner pour les pays en développement ne scolarisant pas les filles est de plus d’un milliard de dollars par an.
Les femmes vivant dans des pays en développement sont souvent prisonnières de cycles de dépendance, qui les rendent incapables de prendre en main leur santé et leur bien-être. Cette situation affecte non seulement les femmes elles-mêmes, mais aussi leurs enfants, leurs foyers et leurs communautés. L’accès des femmes aux services de santé reproductive et à la planification familiale peut contribuer à réduire la mortalité maternelle et infantile. Le premier obstacle auquel elles sont confrontées pour accéder aux soins de santé est leur statut. Le sexisme affecte leur rapport au corps, leurs droits au traitement et leur accès aux moyens financiers pour accéder aux soins.
Pour réduire la surmortalité des femmes, il est important de faciliter l’accès à l’information, aux médicaments, et de réduire l’incidence des écarts économiques. Pour y arriver, il est primordial de renforcer les initiatives et les arguments en faveur de la baisse de ces obstacles.
De nombreuses mesures peuvent contribuer à promouvoir l’autonomisation des femmes; la diminution des inégalités au sein des familles et dans la société nécessite une action sur plusieurs fronts, y compris l’impact des croyances et des normes sociales, les opportunités économiques, les cadres juridiques et l’éducation. La mise en place de politiques qui accordent aux femmes de gérer plus aisément les actifs de leur ménage et les lois qui permettent aux femmes d’accumuler plus facilement des richesses, notamment en améliorant les droits de propriété. L’influence des femmes dans la société peut être accrue par le biais de la formation qui leur offre la possibilité d’atteindre des postes de responsabilité, en renforçant leur participation syndicale et associative et en introduisant des quotas aux affaires publiques.
Il sera question de développement et d’autonomisation à tous les niveaux, lorsque les femmes auront un accès garanti aux services et à des privilèges égaux,
Joseph JC KI-ZERBO
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