Le 8 mars est la journée durant laquelle les droits des Femmes sont reconnus et célébrés par le monde entier de manière multiforme. Ces dernières années, avec les mouvements féministes et les hashtags revendicateurs, les femmes ont pris conscience que les réseaux sociaux notamment les plateformes comme Facebook et Twitter seraient leur première « arme de guerre ». Les victimes de viols, de violences conjugales, de harcèlement sexuel, ou psychologique y ont trouvé une voie pour faire entendre leurs voix. S’exprimer leur a permis de se libérer du fardeau de la honte sociale qui inverse les rôles en les faisant passer très souvent comme des partisanes de la victimisation plutôt que des victimes avérées.
Les #metoo, #balancetonporc sont, entre autres, des hashtags, qui ont permis d’afficher à la face du monde de nombreuses histoires plus tristes les unes que les autres et de dénoncer aussi ceux qui les avaient causées (personnalités ou inconnus).
Malgré tout, le 8 mars a encore des allures plus de festivités que de bilans qui permettraient de constater l’évolution véritable de la condition des femmes et des jeunes filles et de se fixer des objectifs à court, moyen et long terme. Pour que cela puisse être la norme, il est nécessaire que nos gouvernants mesurent l’importance d’un plan de développement équitable totalement destiné aux femmes et aux filles qui n’est pas réducteur, car axé sur une vision patriarcale de l’autonomisation.
Penser que le développement viendra d’une prise de conscience des hommes et des garçons est une vieille utopie rejetée ; nous en sommes à un moment de notre histoire commune où les femmes et les filles ont prouvé encore une fois et malgré la pandémie de la COVID 19 qu’elles assument leurs responsabilités professionnelles et sociales autant que les hommes. Nous les avons vues à travers le personnel médical, majoritairement des femmes en première ligne de crise dans les hôpitaux et centres de santé, mais aussi sur de nombreux fronts notamment dans la gestion des affaires familiales.
Les droits des femmes et des filles doivent être mieux respectés. Les femmes ne veulent plus de messages flatteurs, de mots de compassion, de pagnes, de fleurs encore moins de sérénades durant le mois de mars. Elles veulent redéfinir leurs conditions sociales conjointement avec les hommes qui le souhaitent sans aucune complaisance à satisfaire un système patriarcal oppressant. Comme le dit l’adage : « Ce qui se fait sans nous, pour nous, est fait contre nous ».

Marie-Thérèse Khadijah KI-ZERBO
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