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Ségou’Art–Festival sur le Niger et ses 20 ans d’existence

Ségou’Art–Festival sur le Niger a fêté ses 20 ans d’existence. L’événement qui se tient chaque année, généralement au mois de février, a été célébré, comme à l’accoutumée, avec faste et entrain sur les rives du fleuve Niger. C’était l’occasion de commémorer la culture africaine à travers un programme alléchant et de susciter des réflexions afin que Ségou continue d’être l’une des plus grandes attractions touristiques d’Afrique de l’Ouest.   




La vingtième édition de Ségou’Art–Festival sur le Niger a été fêtée sous le thème : « Jeunesse et Tradition ». Un thème qui revêt l’importance de la transmission culturelle et des valeurs traditionnelles à la jeunesse africaine qui ne devrait pas faire fi de ses repères malgré la poussée exponentielle du modernisme. Le festival s’est officiellement ouvert en présence du Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga ; du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, M. Andogoly Guindo ; et du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Abdoulaye Diop dont la présence est la preuve que Ségou’Art–Festival sur le Niger occupe une place prépondérante dans le calendrier culturel malien et qu’au fil des années, il a su vendre l’art et la civilisation de cette partie de l’Afrique.


En effet, Ségou est considéré aujourd’hui comme une métropole culturelle au Mali, une attraction touristique pour des milliers de personnes d’ici et d’ailleurs. Historiquement reconnu comme la capitale de l’ancien Royaume bambara, il s’offre une belle vue sur les berges du fleuve Niger. « La richesse de son architecture, le charme des rives du fleuve, la richesse de son passé mémorable ainsi que la courtoisie naturelle de ses habitants en ont fait depuis quelques années une destination touristique majeure, dotée de bonnes infrastructures hôtelières, de restaurants et d’autres activités attractives liées au fleuve ». C’est ainsi que, depuis sa première édition en 2005, ce festival s’est imposé comme l’un des rendez-vous culturels les plus prisés d’Afrique de l’Ouest. Né de l’initiative de Mamou Daffé et d’autres partenaires, le Festival sur le Niger réussit donc à mettre en valeur les atouts culturels et touristiques de Ségou, et même à contribuer au rehaussement de l’économie locale. 


En devenant Ségou’Art–Festival sur le Niger en 2019, l’événement a densifié ses activités. Le festival propose davantage des ateliers, des conférences, des colloques, des concerts géants sur les berges du fleuve, des danses traditionnelles, le théâtre/conte, une foire artisanale et agricole, un salon d’art contemporain, des expositions, etc. Pour ce vingtième anniversaire, il y avait des artistes comme Salif Keita, Cheick Tidiane Seck et Sidiki Diabaté qui ont offert chacun à son tour des concerts gigantesques. On peut également noter la présence d’un groupe d’artistes Hip Hop du Mali et d’ailleurs, comme Didier Awadi, Iba One, Master Soumy, Mariam Koné, Imilo Lechanceux entre autres qui ont rendu hommage à Cheick Tidiane Seck, parrain de l’événement durant des années. Il a reçu un trophée pour la circonstance.    


Des tables rondes comme celle qui portait sur le marché du streaming musical et la rétribution des artistes ont retenu beaucoup d’attention. Les différents intervenants ont relevé la plus-value du streaming, qui est une technique de distribution et de lecture des données multimédias mise sur pied pour éviter les téléchargements qui peuvent être partagés abusivement sans que le propriétaire de l’œuvre en tire des bénéfices. Alors, « au vu des multiples défis liés à la diffusion des œuvres musicales, il devient urgent de reconsidérer la reproduction musicale, garantir un écosystème viable et une rémunération adéquate pour les créateurs de musique » le déclarait Djibril Guissé, le coordonnateur général de Ségou’Art–Festival sur le Niger. Aziz Dieng de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a quant à lui précisé que 70 à 80 % des bénéfices de la musique enregistrée viennent du streaming, d’où l’intérêt de le vulgariser.


L’hommage à Cheikh Anta Diop a été l’un des moments marquants de cette édition. Le penseur sénégalais aurait eu 100 ans le 29 décembre 2023, le festival a donc décidé de fêter son centenaire de naissance en inaugurant la Médiathèque Kôrè Cheikh Anta Diop au Centre culturel Kôrè, un événement qui a également été ponctué par une intéressante causerie-débat. Une belle caravane culturelle pour la paix a été organisée et a permis des rencontres communautaires autour de la gastronomie du nord et du sud du Mali, et du Maroc qui était le pays invité. C’est l’une des articulations les plus marquantes du festival depuis des années, en ce sens qu’il met un accent sur le vivre-ensemble et la cohésion sociale. Pour cette année encore, c’était l’occasion de promouvoir des échanges culturels et socio-économiques, d’encourager la paix dans le Sahel et le Sahara, et de contribuer à la préservation de l’environnement.  


Boris Noah  

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