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Salon du livre africain de Paris : une première édition à maints défis !

La première édition du salon du livre africain de Paris ouvre ses portes dans quelques heures, à la mairie du 6e arrondissement. Sous l’égide du maire de cet arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, par ailleurs Conseiller régional d’Île-de-France, cette grande célébration de la littérature africaine se tiendra du vendredi 24, au dimanche 26 septembre 2021. Au programme, des tables rondes, des séances de dédicaces, des expositions d’art contemporain et de photos, des spectacles, des lectures et des projections de film.


Le programme de cette première édition prévoit un déroulement de plusieurs activités qui se tiendront à la Salle du conseil, et au Salon Victor Faure. Dans la journée du 24 septembre, dans la Salle du conseil, les Éditions Karthala célébreront l’anniversaire de leurs 40 ans d’existence. Une conversation modérée par Stéphanie Hartmann est organisée pour parler du parcours plein « d’exigence et de passions » de cette maison d’édition qui a publié des livres de référence en rapport avec l’Afrique. Pour cette occasion, Robert Ageneau le fondateur des éditions Karthala, Xavier Audrien le directeur général de Karthala, Henry Tourneux Directeur de collection et Joseph Tonda, auteur et historien seront présents pour célébrer ce moment particulier. Et par la suite, Karine Ramondy auteure de l’ouvrage « Leaders assassinés en Afrique centrale », L’Harmattan, Marie-Albane Suremain auteure de « Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritages », Éditions Karthala et Nadia Hathroubi Safsaf Rédactrice en chef du Courrier de l’Atlas, auteure de « Frères de l’ombre », Éditions Zellige échangeront autour du thème « Réconcilier l’Afrique avec ses histoires : que transmettre ? ».


Dans la même journée, Anne-Sophie Steinlein présentera la plateforme YouScribe dont elle est la directrice des opérations, dans le Salon Victor Faure. Elle modérera également, le débat autour des défis et des enjeux de la diffusion numérique : « La diffusion numérique, une nouvelle opportunité pour la littérature africaine et pour ses lecteurs, mais comment ? » Ce débat connaîtra l’intervention de Vincent Barbare (président d’Edi8 et de Nimba Éditions en Côte d’Ivoire), Bruno Guivarch qui est le responsable engagement client chez Orange Money, Xavier Pryen directeur de L’Harmattan et Lamine Sarr directeur des Nouvelles Éditions Numériques Africaines au Sénégal. Et pour clore cette journée, nous parlerons de la remise du Prix Senghor 2021 du premier roman francophone et francophile. Il sera remis à Annie Lulu dont le premier roman − La Mer noire dans les Grands Lacs — Éditions Juillard − plonge le lecteur dans une société déchirée par le racisme et la dictature.


La seconde journée s’annonce beaucoup plus enrichissante, avec des regards particuliers portés sur la littérature lusophone africaine et sur la littérature malgache. Dans la mi-journée, Blaise Ndala auteur de « Dans le ventre du Congo », Khalil Diallo « L’Odyssée des oubliés » et Annie Lulu auront une table ronde sur le thème : « l’engagement dans l’écriture, une utopie ou un mal nécessaire ? L’influence des littératures engagées sur l’évolution des mentalités de nos sociétés. » La table ronde sera modérée par Dominique Loubao, Présidente de l’association La Plume Noire qui organise le Prix Senghor. L’anniversaire des 20 ans de la collection Continents Noirs nous intéresse aussi. Cette collection créée en 2000 aux Éditions Gallimard, a publié plus d’une centaine de titres et environ une cinquantaine d’écrivains d’origine africaine. Jean-Noël Schifano Directeur de la collection, des auteurs tels que Gaston-Paul Effa « L’enfant que tu as été marche à côté de toi », Boniface Mongo-Mboussa Désirs d’Afrique, Gaël Octavia « La bonne histoire de Madeleine Démétrius » et Anne Terrier « La malédiction de l’indien » sont invités.

Par ailleurs, Gaëlle Bélem « Un Monstre est derrière la porte » et Asya Djoulaït « Noire précieuse » devront répondre à la question : « Comment s’écrivent les femmes africaines dans la littérature contemporaine ? Bien plus, le public aura une rencontre avec l’écrivain camerounais Eugène Ebodé et Henry Tourneux Directeur de la collection Contes et Légendes chez Karthala sur le thème : “qu’est-ce que l’Afrique ?” Cette rencontre permettra d’exposer les spécificités de la culture africaine. Une autre rencontre, ayant pour sujet : “Du roman à la poésie, de la poésie au roman”, s’annonce également très intéressante. Elle fera appel au célèbre poète tchadien Nimrod, auteur des livres “Petit éloge de la lumière nature” ; “Le Temps liquide” et à Gaston-Paul Effa, auteur de “Tout ce bleu” ; “L’enfant que tu as été marche à côté de toi”.


Au début de la journée du 26 septembre, une rencontre est prévue avec le célèbre réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Il s’agira de parler du rapport entre l’écriture cinématographique et l’écriture romanesque. Mahamat-Saleh qui a gagné plusieurs prix prestigieux pour ses films réalisés est également auteur d’un roman intitulé “Djibril ou les ombres portées” (Gallimard, 2017). Cette rencontre sera donc d’une richesse inouïe. Parallèlement, Sidiki Bakaba acteur et réalisateur, Claude Forrest auteur et directeur de la collection Images Plurielles chez L’Harmattan, Odile Goerg auteure et professeur émérite d’Histoire de l’Afrique contemporaine à l’Université Paris Diderot et Bruno Smadja fondateur du Mobile film festival Africa feront l’état des lieux du cinéma africain. Le chapitre du cinéma sera bouclé par la projection des meilleurs films courts du Mobile film festival Africa 2021.


Cette dernière journée sera aussi marquée par d’autres thèmes alléchants comme celui qui sera développé par Jean-Patrice Poirier et Nicolas de Normand. Le premier invité, Poirier, est auteur de “Afriques, 200 millions de chômeurs ! Obstacles, atouts, comment faire ?” (L’Harmattan) et le deuxième est un ancien ambassadeur de France au Mali, au Congo, au Sénégal et en Gambie. Ce dernier est l’auteur de “Le Grand Livre de l’Afrique” (Éditions Eyrolles). Ils vont débattre sur le thème : “l’Afrique et ses crises : une jeunesse en quête de solutions. Aussi, dans un dialogue modéré par Fanny Campan auteure, Henri Djombo et Monique Ilboudo répondront à la question : ‘comment l’héritage des premiers romanciers africains dialogue-t-il avec les jeunes auteurs contemporains ?’ Henri Djombo est auteur du livre ‘Le Miraculé du vol 352’ (Éditions LC) et ancien ministre de la République du Congo. Monique Ilboudo est écrivaine, femme politique, ancienne ministre, avocate et militante des droits de l’homme. Sans oublier l’évocation des sujets relatifs à restitution des objets d’art africain et des solutions y afférant. C’est Christian Kader Keita qu’on écoutera sur ce sujet, il est auteur de ‘Sur le chemin de la restitution des œuvres aux Africains’ (Editions Sydney Laurent). José Nzolani animateur radio et auteur du livre ‘Carrefour African-Jazz’ parlera du voyage de la rumba de l’Afrique aux Amériques.


D’autres activités vont marquer cette fête du livre africain. Nous citerons notamment l’hommage à René Maran pour le centenaire de son Prix Goncourt, le premier Goncourt noir, pour son livre Batouala paru en 1921 chez Albin Michel. Nous pouvons également évoquer des animations et coloriages de motifs textiles proposés par l’Espace Gacha, autour du thème : ‘atelier découverte pour le jeune public : le patrimoine textile africain’. Enfin, des rencontres sont prévues avec des auteurs tels que Fiston Muanza Mujila et Mohamed Mbougar Sarr. La rencontre avec l’écrivain sénégalais Mbougar Sarr est d’ailleurs très attendue puisqu’il apparaît dans la première sélection du Prix Goncourt, avec son dernier roman ‘La plus secrète mémoire des hommes’ (Editions Phillipe Rey) qui fait bonne sensation depuis l’ouverture de la rentrée littéraire.


In fine, le Salon du livre africain de Paris 2021 se dresse au-delà de tout comme une célébration de la richesse culturelle africaine par le biais de la littérature. Il prévoit l’arrivée de nombreux participants. Paris sera en l’espace de trois jours, le point de rencontre de plus d’une cinquantaine d’éditeurs et de libraires, et de plus de 200 auteurs venus des quatre coins du monde. Cette première édition s’annonce donc palpitante avec des rencontres aussi riches que diversifiées. Elle devra être l’occasion pour des maisons d’édition moins connues, surtout celles qui sont implantées en Afrique, de montrer qu’elles ont aussi de belles histoires à proposer aux lecteurs.


Boris Noah



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