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Festival international de littérature de Dakar 2023

La deuxième édition du Festival international de littérature de Dakar — FILID avait pour thème : « Patrimoine littéraire et écriture contemporaine ». Du 26 au 29 juillet 2023, la capitale sénégalaise a été un espace de rencontres des acteurs du livre venus de nombreux pays, et de riches échanges et réflexions sur l’avenir de la littérature africaine.



Que vive la littérature !

Le FILID 2023, d’abord prévu en juin, avait été renvoyé à cause des manifestations sociopolitiques qui ont marqué le Sénégal ces dernières semaines. Ce report a naturellement été préjudiciable au comité d’organisation et n’a pas permis le déplacement de certains invités. Malgré cela, cette deuxième édition a connu la participation de nombreux acteurs du livre écrivains, éditeurs, et critiques venus de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Togo, de la Belgique, de la France, de la République démocratique du Congo, de la Mauritanie et de la Guinée notamment. On peut citer entre autres : Ken Bugul, Sami Tchak, Were Were Liking, Chab Touré, Annie Feret, Mbarek Ould Beyrouk, Tanella Boni, Serge Grah, Khalil Diallo, Jean Marc Turine, Sansy Kaba Diakité.

Les festivaliers, après avoir visité des lieux culturels et symboliques du Sénégal — la Galerie nationale des Arts, le Musée Léopold Sédar Senghor et Keur Birago, siège de l’Association des écrivains —, se sont entretenus sur les enjeux de la littérature contemporaine. Des thèmes judicieux étaient au programme : « décloisonner les frontières de la littérature », « la dimension culturelle dans la création littéraire », « l’écriture féminine contemporaine : défi ou affirmation », « la Critique littéraire africaine joue-t-elle son rôle ? », « quel patrimoine littéraire pour l’auteur en exil ? », la circulation des auteurs du Sud : quelles stratégies des éditeurs ? ». La pertinence de ces thèmes et la richesse des interventions dévoilent à suffisance la nécessité de travailler en synergie pour faciliter la circulation du livre en Afrique. La littérature est un maillon important de la culture qui mérite qu’on lui accorde plus d’intérêt.


La remise des prix littéraires

La cérémonie de clôture qui s’est tenue à l’Institut Français de Dakar a été marquée par la remise des prix littéraires. Le Prix international Cheikh Hamidou Kane du Roman a été remporté par l’écrivain mauritanien Mbarek Ould Beyrouk, pour son roman Saara. Les deux autres nominés étaient : Annie Serret (France) avec Des Vies et des hommes, et Sami Tchak (Togo) avec Le Continent du tout et du presque rien. La première édition de ce prix qui honore l’auteur de L’Aventure ambiguë a été remportée par le Congolais Blaise Ndala, avec son roman Dans le ventre du Congo.

Le Prix international de Poésie Annette Mbaye d’Erneville, quant à lui, a été remis à l’écrivaine ivoirienne Tanella Boni pour son texte Le Poème n’est pas un objet perdu. Ce prix littéraire — dont la première édition a couronné Nora Atalla pour son recueil La Révolte des pierres — est exclusivement attribué aux femmes. Il célèbre non seulement la création poétique féminine ; mais aussi, rend hommage à Annette Mbaye d’Erneville, précurseure de la poésie féminine négro-africaine, première journaliste sénégalaise et grande figure du mouvement féministe africain. Tanella Boni, tout comme Mbarek Beyrouk, bénéficie d’un chèque de 1,5 million de Fcfa, tel que le prévoit l’organisation.

Enfin, le jury du Prix Abdoulaye Racine Senghor du roman sénégalais a consacré L’Odyssée des oubliés de Khalil Diallo, qui était en lice avec Calèche d’une demoiselle de Tabara Niang, et Ethiou de Pedre Joe. Ce prix littéraire, dont le jury est présidé par Dr. Ndongo Mbaye, est l’innovation de cette deuxième édition du FILID. Il a été créé pour récompenser le meilleur roman sénégalais. Doté d’une récompense de 1 million de Fcfa, le prix célèbre Abdoulaye Racine Senghor pour « son implication dans la culture sénégalaise et mondiale qui lui vaut une reconnaissance avérée ». Écrivain, poète, professeur de lettres et Critique littéraire, il œuvre pour la promotion du livre.


Boris Noah


crédit photo: africultures

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