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Sommet Russie-Afrique 2023 : étendre davantage la coopération avec l’Afrique

Le deuxième Sommet Russie-Afrique s’est tenu les 27 et 28 juillet 2023, à Saint-Pétersbourg. Plusieurs sujets importants ont été débattus, à l’instar de l’insécurité alimentaire, la crise russo-ukrainienne, l’actualité du coup d’État au Niger s’est imposée au sommet. Le rendez-vous a connu la participation de 49 pays africains, dont 17 chefs d’État qui ont fait le déplacement — Paul Biya du Cameroun, Dénis Sassou Nguesso du Congo, Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud, Abdel Fattah al-Sissi de l’Égypte, Azali Assoumani des Comores, Assimi Goita du Mali et Ibrahim Traoré du Burkina Faso entre autres.





Les enjeux russes

Il est clair depuis quelques années que la Russie essaie de mieux se positionner et d’accroître son influence en Afrique. Elle est de plus en plus présente dans les pays africains qui, en retour, trouvent un nouveau souffle dans leurs différentes relations bilatérales. Le président russe, Vladimir Poutine, a initié un premier sommet entre son pays et une quarantaine de pays africains en octobre 2019. Une première édition qui s’est avérée conséquente par la suite, avec la signature de nombreux partenariats et des soutiens accordés à certains pays africains, pendant les crises politiques et sanitaires comme la pandémie du Covid-19 notamment.

De ce fait, ce deuxième sommet russo-africain se tient au moment où la Russie est isolée par toute l’Europe, à cause de la guerre contre l’Ukraine. Il est donc question pour elle de renforcer davantage sa coopération avec l’Afrique, d’avoir d’autres alliés, de nouveaux partenariats. Sur le plan diplomatique, la Russie voudrait démontrer que son influence reste indemne. En renforçant cette coopération, elle espèrerait réduire l’hégémonie occidentale en Afrique, ce qui limiterait la croissance des ingérences politiques qui ont mis de nombreux pays africains à feu et à sang.


Des promesses flatteuses

Lors de ce deuxième Sommet Russie-Afrique, il y a eu des discussions sur l’insécurité alimentaire qui frappe de nombreux pays depuis le début la guerre russo-ukrainienne. Le président Vladimir Poutine a rejeté la cause des pénuries et la hausse des prix sur les États-Unis et les Européens. La décision de mettre fin à l’accord d’exportation des céréales ukrainiennes a favorisé l’idée de livrer gratuitement les céréales à six pays africains pour une durée de six mois : « Dans les trois ou quatre mois qui viennent, nous serons en mesure d’assurer des livraisons gratuites de 25 000 à 50 000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l’Érythrée », a-t-il affirmé dans son discours d’ouverture.

Autour d’un déjeuner de travail, les chefs d’État africains ont longuement épilogué avec le président russe sur les voies et les mesures de sortie de la guerre russo-ukrainienne. On se souvient qu’en juin dernier, une mission de médiation africaine a été lancée afin de trouver un chemin de paix entre la Russie et l’Ukraine. C’est ainsi qu’une délégation de quelques présidents africains, parmi lesquels les présidents sénégalais, sud-africain et comorien ont rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Kiev et Vladimir Poutine, à Saint-Pétersbourg. Ils ont donc, de façon plus large, remis cette discussion à l’ordre du jour avec le chef du Kremlin.

Dans l’ensemble, ce Sommet bascule indéniablement en faveur de la Russie. Mais il sonne comme un reconnaissance inédite de nombreux pays africains présents à Saint-Pétersbourg, qui affirment une certaine habileté à impulser cette nouvelle coopération.


Boris Noah

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