Nous sommes allés à la rencontre de Mme Aminata Diallo, présidente fondatrice de l’association ACE Internationale qui est un pont de solidarité entre les femmes du domaine de la culture. Elle nous parle de la création de cette association, ses objectifs, ainsi que de différentes activités qu’elle envisage d’organiser.
Bonjour, Madame Aminata Diallo, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Qui est Aminata Diallo ?
Aminata Diallo est une Sénégalaise d’origine Guinéenne qui travaille dans une ONG internationale, militante de la culture depuis plus de 20 ans, Entrepreneure Culturelle, Manager d’Artistes, Directrice de Collectivités Educatives, Conseillère Municipale, Présidente Fondatrice d’Actrices Culturelles Ensemble Internationale (ACE). Mon surnom est MAMAN DU MONDE.
Actrices Culturelles Ensemble Internationale (ACE) dont vous êtes la Présidente est une association qui entend créer les liens de solidarité entre les femmes du secteur culturel, afin de lutter ensemble pour le respect de leurs droits. Parlez-nous de la genèse de cette association s’il vous plaît.
Actrices Culturelles Ensemble est une jeune association qui est née d’un rêve — après plusieurs frustrations, échanges, partages, observations, constats — que j’ai fait. Il s’agit du rêve de voir un monde culturel féminin fort, sans discrimination et sans injustice. L’association est à considérer comme une discrimination positive qui a pour but de créer des ponts de solidarité transversaux entre toutes les femmes des métiers de la culture, tous secteurs et toutes filières confondus, ainsi que de créer des activités pour l’autonomisation de la femme actrice culturelle sans violences.
Pourriez-vous nous parler des problèmes concrets auxquels l’association ACE compte apporter des solutions et ce qui a changé depuis son existence ?
L’association ACE souhaite apporter des solutions à tous les problèmes qui touchent l’actrice culturelle en fonction des spécificités inhérentes à chaque pays ou à chaque continent. Elle compte pallier la discrimination, les violences et toutes les formes de frustrations que subissent les femmes culturelles, en leur permettant de bénéficier des mêmes privilèges que les hommes, suivant l’adage « à compétence égale, chance égale ». Il est également question de la mise en valeur de l’impact de la femme dans l’industrie culturelle créative, de la promotion du travail des femmes dans la culture avec une aide de construction d’un plan de carrière.
L’association ACE regroupe déjà près de 3000 membres et elle est représentée dans 90 pays dans le monde. Finalement, ce ne sont pas que les actrices culturelles d’Afrique qui subissent des injustices dans l’exercice de leurs métiers ?
Mais oui, après plus de 20 années dans les associations culturelles, je peux le dire, ce ne sont pas que les actrices culturelles vivant en Afrique qui subissent des injustices dans l’exercice de leurs métiers. Les réalités sont presque similaires partout, et diffèrent timidement d’un espace à l’autre. Même certaines « stars » très connues subissent des violences, des injustices qu’elles s’abstiennent de partager à cause de diverses raisons. La création de cette association m’a encore réconfortée dans cette vision et dans ma motivation d’aider ces femmes à trouver les voies et moyens pour améliorer leurs conditions de travail.
Quelles sont les conditions à remplir pour être membre d’ACE internationale ?
Les conditions à remplir pour être membre de notre association sont assez simples. La condition sine qua non c’est qu’il faut être une actrice culturelle, exercer un métier lié à la culture. Ensuite, il faut devenir membre de notre page Facebook (Actrices Culturelles Ensemble Internationale) que nous avons créée depuis 2020, adhérer à l’antenne d’un pays et accepter le règlement intérieur de l’association. Au début, l’idée n’était fixée que sur la page Facebook qui nous permettait de nous retrouver, d’échanger, de partager, de nous entraider, de renforcer nos liens de solidarité. Mais maintenant, une association internationale est née, avec des antennes dans plusieurs pays. Elle a pour ambition de devenir une fédération des associations ACE du monde.
Cette association est créée alors que le monde est secoué par une crise sanitaire, la Covid-19. Est-ce que vous pouvez nous dire comment vous réussissez à faire fonctionner votre association pendant cette période difficile ?
Cette pandémie a bouleversé le monde. Elle a bloqué beaucoup d’activités, créée du chômage, mais nous essayons de nous adapter en organisant des réunions, rencontres et autres activités virtuelles. Nous sommes d’ailleurs en pleine préparation de notre première activité internationale qui sera une rencontre de toutes les délégations des pays dans lesquels nos antennes sont présentes.
Vous vous préparez à organiser un festival international dont la première édition se tiendra au Sénégal, et un congrès qui aura pour but de mettre sur pied une fédération des différentes représentations de l’association ACE. Est-ce que vous pouvez nous donner plus de détails sur vos activités à venir ?
Nous préparons la première édition d’un festival tournant, FACE DAKAR, qui se tiendra à Dakar au Sénégal. Ce sera un grand évènement de plusieurs jours avec un programme riche et diversifié qui mettra en avant le potentiel créatif des actrices culturelles. Nous organiserons également un congrès des coordonnatrices et représentantes de l’association dans les pays avec nos partenaires, dans le but de mettre en place une Fédération des différentes représentations de l’association. Il sera question de choisir les dirigeants de cette fédération, sortir un mémorandum, établir des recommandations pour les prochaines étapes et choisir le pays qui abritera la prochaine édition.
Mme Aminata Diallo, quels sont les objectifs que vous souhaitez atteindre ?
L’association a plusieurs objectifs :
– Développer et diffuser de l’industrie culturelle et créative au Sénégal et dans le monde.
– Mettre en place et développer des activités socioculturelles économiques et éducatives.
– Promouvoir la culture et toutes les branches connexes par l’organisation de manifestations publiques et médiatiques.
– Faciliter et promouvoir l’accès à la culture aux populations démunies et/ou exclues.
– Insérer et réinsérer les femmes sur le plan socioprofessionnel.
– Valoriser les femmes de la culture.
– Participer au développement de notre localité.
– Participer à l’autonomisation de la femme.
– Promouvoir l’entrepreneuriat par des formations.
Pour finir, avez-vous un message particulier à adresser aux membres et aux futurs membres de votre association ?
Permettez-moi de remercier tous les membres de l’association, les actrices de tous les corps de métiers de la culture engagées et déterminées avec toutes les difficultés possibles, qui ont cru à mon rêve. Le rêve de voir naître une force internationale des femmes de tous les secteurs de la culture, qui se retrouvent pour vivre un idéal de paix, de stabilité, de solidarité, de professionnalisation, d’autonomisation des actrices culturelles du monde. Les abus faits aux femmes dans le domaine de la culture doivent finir. On souhaite ne plus voir des stars qui meurent par suicide, qui tirent la pauvreté par la queue, qui n’arrivent pas à vivre de leurs métiers, qui sont malades sans pouvoir se soigner.
Chères actrices culturelles du monde, venez rejoindre cette chaîne de solidarité, cette force internationale qui doit faire un grand écho pour l’intérêt commun, comme le dit notre slogan : « ensemble, une et indivisible, nous y arriverons » !
Merci Mme Aminata Diallo !
Je vous remercie infiniment pour cette opportunité que vous nous avez offerte pour parler de notre association.
Par Boris Noah
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