Bamako, la ville aux trois caïmans a été choisie pour être la capitale du tout nouveau pays, Le Mali. Elle est le lien entre les régions comme Ségou, Koulikoro, Sikasso et Kayes ; depuis les premières heures de l’indépendance, les gouvernements ont fait de leur mieux pour la rendre comme il le faut ; elle est divisée en deux rives, raccordées par le pont des Martyrs, le premier pont de la ville en 1957 et le second construit en 1992.
La ville change et se densifie avec l’augmentation de sa population. L’effort des différents gouvernements semble opportun ; les possibilités d’affaires y sont fleurissantes, ce qui attire les chercheurs d’emplois des quatre coins du pays pour venir faire fortune.
Face à cette forte augmentation habitante, un troisième pont est créé dans le quartier de Sotuba en 2011.
La Rive gauche est le lieu de départ de Bamako. On y trouve le Palais de Koulouba, qui est la résidence officielle du président de la République, perché sur les collines. On rencontre, en descendant, le Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasseké Kouyaté.
Puis apparait, le parc zoologie, qui reçoit des milliers de visiteurs qui vont à la découverte d’une faune spectaculaire et rare. Sur le contrebas, le parc National ouvre ses portes aux personnes en quête de quiétude, de solitude, c’est un lieu vaste de verdure et d’air frais et propre. Seul un long mur le sépare du musée national, où sont entreposés des œuvres photographiques, des statuts, des sculptures.
Depuis quelques années, le musée national organise de nombreux vernissages d’artistes maliens du Conservatoire à ceux aussi, qui ont étudié hors du pays, mais pas que, les pays des sous-régions participent également et même d’autres pays hors du continent.
Là, commence véritablement le cœur de la ville des trois caïmans, la maison de presse se trouve à une dizaine de mètres du musée. Tout près, nous tombons sur l’École Centrale pour l’industrie, le Commerce et l’Administration ECICA, l’une des premières écoles professionnelles de la capitale.
En cheminant sur le même alignement, L’Institut d’Ophtalmologie Tropicale de l’Afrique (IOTA) offre dans ses locaux des soins de qualité aux patients du Mali et à ceux des autres pays de la sous-région. Le Centre Hospitalo-universitaire Gabriel Touré lui est mitoyen, c’est l’un des trois grands hôpitaux de la ville, avec l’Hôpital du Point G sur les hauteurs de la colline de Koulouba.
En face de l’hôpital se trouve le grand marché de Bamako communément appelé « Sougou Ba » ; un lieu où s’effectuent de grandes transactions de commerce. Un domaine d’activités qui crée des emplois directs et indirects pour une majeure partie de la population à qui elle permet de percevoir une source de revenus qui soutient de nombreuses familles.
Le marché de Médina Koura ou « Sougou Koura » et le grand marché sont les phares des activités commerciales, en termes d’abondance des fruits et légumes, mais aussi par la pratique de prix accessibles.
L’Institut National des Arts (INA) forme des professionnels en art avec des diplômes d’études supérieures.
À quelques kilomètres de là, le siège de l’Office Radio et Télévision du Mali — ORTM dans le quartier de Bozola, se dresse face au mythique hôtel de l’Amitié de Bamako.
La traversée pour rejoindre la Rive droite par le 3e pont, conduit à Missabougou, où se trouve la troisième des plus grands hôpitaux de la capitale malienne ; il prend en charge de nombreux malades pour mieux réduire les effectifs des deux autres. Puis on s’engouffre immédiatement dans Yirimadio qui est l’un des plus grands quartiers de la Rive droite, avec son marché bien achalandé ravitaille les autres secteurs alentour, en produits frais directement venus des villages comme Baguinéda.
Le sport fait partie du quotidien des Bamakois, toutes les disciplines sportives s’exercent ici, mais le football tient une grande place dans les cœurs. Le Stade du 26 mars construit pour le championnat d’Afrique de 2002 ; mais également le Stade Omnisport Modibo Keïta, qui porte le nom du premier président sis à Médina Koura, le Stade Ouezzin Coulibaly du nom d’un grand militant pour l’indépendance de la Haute-Volta, actuel Burkina Faso, confirme cet élan pour le sport.
Le Basketball se valorise au fil du temps, il est rehaussé par les aigles femmes, qui ont ramené des trophées majeurs.
La force de la ville des caïmans réside dans la diversité de sa population, par la multiplicité des ethnies, qui se côtoient dans le respect de chacun en apportant des pans de savoir, pour construire un vivre-ensemble harmonieux. Des festivals sont régulièrement organisés depuis quelques années, comme celui du Dibi pour montrer le talent des hommes et des femmes qui exercent ce métier au Palais de la culture Amadou Hampaté Bah.
OGABAGNA est le festival des Dogons, il permet de faire connaître leur civilisation. Il y a aussi, le Bamako Hip hop Festival, qui a été créé par le rappeur et chanteur Master Soumy pour la vulgarisation du rap et de la musique urbaine en général.
La jeunesse prend conscience de son impact positif à travers l’entrepreneuriat culturel. On constate un investissement massif dans les nouveaux talents comme Dr Ked, Makakey, Young PÔ, etc. Avec leur créativité, leurs ambitions et les messages qu’ils portent, ils contribuent considérablement au développement de la capitale à travers des événements comme les concerts, les Show Cases.
En parallèle, la comédie et le cinéma ne sont pas en reste, avec des artistes comme Souleymane Koné, Alima Diouba Togola, Fousseyni Maïga qui mettent la barre haute à la suite de leurs prédécesseurs Aguibe Dembélé, Boubacar Sidibé, Fatoumata Coulibaly, avec des créations que l’on découvre régulièrement dans l’ex-cinéma BABEMBA.
Bamako a de nombreux édifices racontant souvent des histoires du passé pour bien bâtir le futur. Celui dédié symbole de l’indépendance acquise par les pères fondateurs du Mali se situe dans le quartier du Fleuve, sur le même alignement, le monument de la colombe de la paix à Hamdallaye, appelle au dialogue et à l’harmonie.
Non loin de là, le mémorial Modibo Keïta a été créé sous forme d’un musée en mémoire du premier président du pays. On peut y voir ses photos, sa voiture, sa statue élégamment debout dans la cour du bâtiment. Un hommage est aussi rendu à son frère et ami Kwamé Nkrumah au centre-ville, à un rond très fréquenté pour prôner l’importance du panafricanisme.
Situé en pleine centre de l’ACI 2000, le monument de l’Obélisque appelé à Bamako « Bougie Ba », comporte des idéogrammes qui symbolisent l’unité dans les langues africaines comme le Bozo, le Bamanakan, le Dogon, le N’Ko…
De l’autre côté de la Rive droite, la bâtisse de la tour de l’Afrique se dresse en plein Faladié, il traduit l’amour du Mali pour l’Afrique tout entière, par ses actes, et ses paroles. Il se pointe en hauteur vers les cieux avec la carte de l’Afrique que l’on peut apercevoir de très loin.
Sur le chemin de l’aéroport international Modibo Keïta. En passant vers Kalaban, un autre édifice nous raconte le royaume Manding, celui de Sogolon, la mère de Soundjata.
Avec le développement de la ville, des problèmes d’assainissements se posent avec des dépotoirs sauvages. L’insuffisance des routes augmente les embouteillages, les accidents et les dérives routiers, les SOMATRA sont les choux des transports en commun grâce à l’abordabilité du transport, mais avec un nombre élevé de passagers. Les Taxis, plus efficaces, plus rapides ne sont pas à la portée de la majorité de la population.
Bamako cherche encore sa voie pour prendre la place qui lui revient, entre tradition et modernité. De beaux jours lui sont promis.
Bakary TRAORÉ
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