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Bleu-blanc-rouge ou blanc bonnet

La toile et l’asphalte ouest-africain brulent de commentaires hargneux et de bouts de tissus bleu-blanc-rouge tantôt fièrement hissés et tantôt incendiés selon la disposition des bandes colorées.



Des bords de la lagune Ébrié à celles du Djoliba, activistes et autres leaders d’opinion s’adonnent à des diatribes sans fin sur la voie à suivre concernant ce panafricanisme 2.0 très connecté et friand d’invectives, de battage médiatique et autres sensations.

Si en 1960, en dehors de l’exception guinéenne, la coopération avec l’occident était de bon ton au sein des capitales de l’ex-AOF, la réalité de ce début de 21e siècle est tout autre.

Aux hordes « patriotes » menées par « le Général de la rue » à Abidjan au début des années 2000 ont succédé les manifestants pro russes au soir du pouvoir IBK. Ce sentiment anti occident alimenté également par certains activistes de la diaspora prend de l’ampleur, au point de gagner les rives des trois Volta.

Ces craintes sont nourries par un contexte sécuritaire hautement dégradé, ainsi que par une situation économique délétère post Covid et imprégnées des conséquences du conflit russo-ukrainien, plongeant ainsi les populations dans une détresse innommable.

Cependant le changement « légitimement » demandé par les populations doit-il être motivé par une haine de l’autre ?

Nos États, nos populations sont assez expérimentés pour nouer de nouveaux partenariats, et même renégocier les plus anciens sans verser dans la phobie la plus dangereuse, celle de son prochain.

Cette décennie, au regard des changements en cours et à venir, sera décisive dans le cadre de cette lutte d’émancipation et de développement endogène. Les ressources étant légion, nous voulons croire que cette nouvelle étape sera franchie dans la concorde et l’unité des consciences locales. Place au génie africain !


Emmanuel Bakary KI-ZERBO



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