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Mali : la suite de la démocratie des canons ?

Dernière mise à jour : 2 déc. 2020




La situation politique du Mali est on ne peut plus préoccupante. Les feux de l’actualité nous ont fait entrevoir ce qui semble être un ras-le-bol généralisé. Cependant, il apparait en filigranes que tout n’est pas dit sur les forces qui semblent être aux manoeuvres pour couper les ficelles fragiles de ce qui reste des turpitudes du régime en place.


IBK a pourtant été adulé et acclamé comme aucun de ses prédécesseurs lorsque l’angoisse suscitée par le régime totalitaire de Sanogo avait rompu les remparts chancelants de l’ère d’ATT jetée hors du pays dans la foulée de la tornade libyenne. La transition fragile avait fait craindre le pire. Toute une histoire.


Le Mali meurtri et violenté souffre et se meurt sous les balles réelles des djihadistes recrutés par des nébuleuses qui sont tout sauf islamiques et les propos belliqueux de certains opposants insatisfaits qui ne semblent pas prendre la mesure de la portée de leurs actes.


Ne pas aimer IBK et décrier les malfaisances de son régime est un fait. On peut également comprendre que l’opposition ne veuille pas cautionner les supposées manipulations électorales ainsi que les fraudes décriées, il faut cependant savoir raison garder dans le contexte actuel de fragilité extrême dans laquelle se trouve le pays. Là où il n’y a presque plus d’état, la porte est ouverte à tous les abus. La séquestration de Soumaïla Cissé en est un exemple parfait. Fracasser l’existant en sachant que l’on peut faire basculer tout le Sahel dans une instabilité imprudente peut être considéré comme un acte suicidaire.


Le Mali est totalement infesté et déstabilisé par des forces internes achalandées on ne sait trop comment par on ne sait qui, ni pour quelles raisons. Le ras-le-bol du peuple est légitime, mais il n’est pas certain que nous ayons en main tout ce qui a sous-tendu à ce soulèvement populaire suivi du coup de force du mardi 18 aout.


Lorsque nous sortirons de l’émoi et que nous aurons le recul nécessaire, comme au temps de la chute de Gbagbo, ou sans être ivoiriens nous avons pleuré les innocents massacrés lors de prétendus bombardements chirurgicaux applaudis par des millions d’Africains (quelle horreur !), nous comprendrons que nous avons malheureusement été une fois de plus bernés. Mais à qui la faute ?


Fatoumata KANE





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